LE RENARD ET LE LION
Un renard n’avait jamais vu de lion.
La première fois qu’il en rencontra un, il fut si effrayé qu’il faillit en mourir.
À la deuxième rencontre, il eut un peu moins peur qu’à la première.
Mais la troisième fois, il se sentit assez hardi pour l’approcher et lui parler.
Cette fable montre que l’on finit par s’habituer aux choses les plus effrayantes.
Ésope
LE RENARD ET LE LION
Un renard n’avait jamais vu de lion. La première fois qu’il en rencontra un, il fut si effrayé qu’il faillit en mourir. À la deuxième rencontre, il eut un peu moins peur qu’à la première. Mais la troisième fois, il se sentit assez hardi pour l’approcher et lui parler. Cette fable montre que l’on finit par s’habituer aux choses les plus effrayantes.
Ésope
Fables
Le mot fable venant du latin fabula (propos, récit) apparaît dans notre langage en 1155, dans son sens premier puis dans le sens de : récit imaginaire, conte, apologue, voire mensonge. En 1180, le même terme se spécialise au sens de petit récit moralisant mettant en scène des animaux.
Au XVIIIème siècle, le terme de fable devient synonyme de mythologie (de l’Antiquité classique). Voltaire écrira que « Les fables sont l’histoire des temps grossiers ». Sans majuscule, fable était synonyme de mythe, récit mythique, et l’on parlait de la « fable de Saturne », de la fable de Mercure, … Au XIXème siècle, la fable désigne encore couramment le plan, le canevas ou le sujet d’un ouvrage mais le sens de « récit mensonger ou récit invérifié » est plus fréquent. Comme le genre le veut, la plupart des fables se terminent par une affabulation… Mot venant du latin affabulation « moralité d’une fable ».
Paraboles
La parabole est un récit allégorique, habituellement assez bref, sous lequel, dans les textes se cache un enseignement, selon un procédé populaire et oriental consistant à faire passer un message au moyen d’une comparaison (en grec, parabolé) « Le royaume de Dieu est semblable à un grain de Sénevé […] à une femme […] à un semeur ».
D’après les structuralistes linguistes, les paraboles ne sont pas des récits-illustrations, mais des textes spécifiques. Une parabole (celle du semeur dans le chapitre XIII de Matthieu, par exemple) ne constitue nullement une explication mais un nouveau codage parabolique. On peut considérer les paraboles comme des cadres formels, des arrangements de possibles, des indices de communication, des articulations d’un vaste récit, des parts d’un ensemble textuel inattendu et inconnu.
Fabliaux médiévaux
Les fabliaux médiévaux se situent résolument dans le domaine du réalisme. Les auteurs, souvent anonymes, ne manquent pas d’insister sur les aspects véridiques de leurs récits. « Je ne sais pas vous raconter de mensonges », proclame l’un d’entre eux. C’est une sorte de comédie humaine dans laquelle toutes les classes sociales sont présentes : nobles, prêtres, bourgeois, marchands, paysans, voleurs, gueux tous y ont leur rôle. Mais le comique toujours proche de la farce n’y est jamais gratuit.
L’auteur a autant l’intention de nous enseigner que de nous divertir. La moralité finale, nous paraît parfois douteuse. En effet, que la cupidité, la fourberie, l’ingratitude soient punies, c’est bien moral, mais que penser de la célébration de la ruse ?
Fonctions
Au-delà de la fonction éducative et réflexive sur la condition humaine, les fables, les fabliaux et les paraboles reflètent les mœurs, les idéologies et les coutumes des peuples qui les fondent et les transmettent, il sont de ce fait une source d’informations importante pour les historiens au même titre que les archives ou les chroniques. La fable est très vite passée dans le domaine de l’écriture (Hésiode, Archiloque, Stésichore, Ésope…) mais malgré cela elle est une source importante de la littérature orale. Elle interagit beaucoup avec les contes facétieux.
Grâce au renouveau du conte à partir des années 80, la littérature orale a retrouvé une grande popularité. Cependant, les nouvelles formes de la littérature orale aujourd’hui ne se nourrissent pas toujours du précieux patrimoine ancestral. Pour renouveler avec conscience et créativité, il est avant tout nécessaire de comprendre les genres dans lesquelles la littérature orale se structure.
En découvrant les différentes formes, leur fonctions sociales, culturelles et littéraires grâce aux genres, nous pouvons plus facilement comprendre, renouveler et utiliser chaque œuvre de littérature orale dans sa globalité.
Nous pourrons ainsi les apprécier en tant que spectateur, les utiliser dans toutes leurs potentialités en tant que professionnel ou les réinterpréter en tant que conteur…
Quelques exemples…