Création d’une balade contée et historique

Ce projet interdisciplinaire a pour objectif la connaissance du patrimoine local à travers la littérature orale et l’histoire. Grâce à un engagement dans un projet collectif, chaque élève développe la confiance en soi, le respect et la tolérance.
Par groupe, les élèves, tels des enquêteurs, construisent un récit historique en lien avec un monument d’Alès. Le conte, le mythe ou la légende associé au monument fera écho au récit historique. Le récit imaginaire sera mémorisé et mise en voix à la manière des conteurs.
La restitution de fin de projet prend la forme d’une balade historique et contée présentée par les élèves.
Le travail interdisciplinaire réunit partenaires extérieurs comme une médiatrice CMLO, un conteur, le personnel des archives municipales et les professeurs de diverses disciplines comme l’histoire-géographie, l’enseignement moral et civique, le français, les arts plastiques, la technologie, la musique, etc.

  • Objectifs :

    • Reconstruire la chronologie des monuments en aidant les élèves à mobiliser leurs connaissances antérieures et à les croiser avec des informations prélevées dans diverses sources documentaires.
    • Permettre aux élèves de saisir la dimension humaine du monument, grâce à un témoignage chargé d’émotion (sources orales, anecdotes, etc.).
    • Appréhender la notion de traces et de sources historiques par le biais de ce document d’archives, des autres documents proposés et de la rencontre avec le patrimoine local.
    • Faire comprendre la différence entre fiction et réalité. Approcher « le métier d’historien ».
    • Permettre d’exprimer sa compréhension de faits historiques et leur interprétation à travers des échanges et des travaux de groupe.
    • Dire des contes et légendes

ORGANISATEUR

CMLO

Tél. : 04 66 56 67 69

Au regard des textes officiels (Eduscol)

Les programmes d’histoire-géographie placent au premier rang des compétences travaillées celles liées à la construction de repères historiques et géographiques, au cycle 3 comme au cycle 4. Ces compétences « se repérer dans le temps » et « se repérer dans l’espace » relèvent du domaine 5 du socle « les représentations du monde et de l’activité humaine » et permettent, dans ce domaine, « de développer une conscience de l’espace géographique et du temps historique ». Cette richesse de sens indique que le repère, historique ou géographique, est à la fois un moment ou un lieu précis et fait partie d’un ensemble ou d’un tout. Ces repères ainsi élaborés participent à la formation d’une culture commune. Les repères sont issus d’un choix, celui d’une société pour laquelle ils font sens. Les repères, comme les événements, ne sont « repères » que dans l’après-coup. Car comme le dit François Dosse (historien), l’essentiel de l’événement se situe dans sa trace, « dans les multiples échos de son après-coup ».
En travaillant la compétence « se repérer », l’élève développe une conscience de l’espace géographique et du temps historique. Il acquiert des connaissances et des compétences qu’il pourra mobiliser dans la suite de sa scolarité et dans sa vie personnelle, en tant qu’habitant et citoyen. L’acquisition des repères contribue ainsi au sentiment d’appartenance à la société à travers le partage de repères communs, car le repère est partie intégrante d’une construction narrative constitutive d’un récit qui peut avoir une identité fondatrice (14 juillet), négative (Auschwitz), ou symbolique (Noël 800)
L’acquisition de la compétence « se repérer : construire des repères historiques » répond à deux opérations intellectuelles qui s’articulent :
• il s’agit de mémoriser des repères historiques liés au programme, non pas en se contentant d’apprendre des listes : les élèves doivent être amenés à identifier ces repères et les caractériser, pour pouvoir leur donner du sens. C’est cette capacité à leur donner du sens, et donc à comprendre l’intérêt de ces repères, qui facilite leur apprentissage et leur mobilisation.
• De la même façon, la mobilisation des repères dans différents contextes historiques et dans des situations d’apprentissages variées contribue à leur mémorisation. On ajoutera d’ailleurs que le réinvestissement des repères d’une année sur l’autre, d’un cycle à un autre est profitable lorsque l’occasion se présente.
C’est la combinaison de ces deux opérations intellectuelles qui permet la construction solide et durable de repères historiques. Les repères permettent de structurer et d’organiser les apprentissages. La mobilisation des repères amène à travailler de manière explicite la contextualisation et les changements d’échelles temporelles qui sont liés. En histoire, les programmes articulent diverses temporalités, du temps court de l’événement au temps long des périodes historiques, et cette articulation – complexe – est au cœur de l’apprentissage de la discipline. Ainsi, la compétence « se repérer » est indissociable de la compétence « raisonner ». Envisagée dans cette démarche globale de réflexion, elle inscrit bien l’histoire dans le champ des disciplines intellectuelles.

La compétence « se repérer dans le temps » ne peut se construire sans la mise en relation avec d’autres compétences. L’apprentissage des notions de causalité et de conséquences, indissociable du travail d’ordonner et de situer dans le temps renvoie à la compétence « raisonner ». En proposant aux élèves de dater un fait historique, on les amène à formuler des hypothèses, à les vérifier, à les justifier et ainsi à travailler à la fois « se repérer » et « raisonner ». Les compétences « pratiquer différents langages » et « analyser un document » contribuent également à la compétence « se repérer ». En effet, l’enchaînement chronologique et causal, ainsi que l’ancrage temporel conduisent les élèves à repérer (dans un document) et à utiliser (dans une production écrite ou orale) des indicateurs (connecteurs chronologiques et logiques, valeurs des temps) qui contribuent à la construction de la compétence « se repérer dans le temps ».
Au cycle 3 l’approche du programme par les traces conduit les élèves à appréhender les temps lointains, voire très lointains, par une représentation présente du passé, preuve de son existence. Ils sont également initiés à l’étude de faits inscrits dans différentes périodisations, de la longue durée (des migrations et des rois) à celle de plus en plus réduite à mesure que les sujets étudiés se rapprochent du présent.
Au cycle 4, la construction des repères s’inscrit dans la compréhension des grandes périodes de l’histoire de l’humanité, en continuité avec la classe de 6ème. Ces repères se placent dans une progression chronologique préparée par le cycle 3. Ils permettent de contextualiser l’histoire de France dans une histoire globale, d’identifier des temps forts, des continuités et des ruptures.

Progressivité dans les apprentissages :

Il s’agit d’élaborer des récits de plus en plus complexes. (À adapter en fonction des élèves)
– fin de 6ème : l’élève doit être capable de reconnaître les éléments propres au récit dans un texte court (cadres spatio-temporel, acteur(s), fait(s) et motivation(s), conséquence(s)). Possibilité de commencer à réaliser de courts récits (6-7 lignes maximum) en classe ensemble, puis de plus en plus en autonomie (texte à trou, réalisation d’un seul paragraphe, compléter un récit incomplet).
– fin de 5ème : la reconnaissance du récit historique est censée être maîtrisée, l’élève doit réaliser des récits historiques (8 à 10 lignes) dans lesquels il identifie clairement : le cadre spatio-temporel, les acteurs, les faits (avec causes et intentions) et les conséquences (à court et long termes) qui intègre donc une explication.
– fin de 4ème : comme en fin de 5ème, seulement le texte réalisé doit être plus long (10 à 12 lignes). Introduire dans le récit des continuités et des ruptures. La structuration du récit en plusieurs parties devient une habitude.
– fin de 3ème : les récits réalisés doivent atteindre une quinzaine de lignes au minimum et être complets. Ils doivent pour un événement avoir une approche pluricausale, hiérarchiser faits et événements pour identifier les plus significatifs, réfléchir sur le temps long et maîtriser les continuités et les ruptures

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