Claude Bremond
Directeur d’étude à l’HEESS (École des hautes études en sciences sociales), où il est titulaire d’une chaire de sémiologie des traditions narratives.
Suivant la voie ouverte par Propp sur les structures du conte populaire, il propose une grammaire narrative qui met plutôt l’accent sur les « possibles narratifs ». Refusant de voir dans le récit un enchaînement fixe de fonctions narratives, il développe un modèle dans lequel, à chaque pas, une alternative est offerte au conteur, une bifurcation possible entre deux choix: « laisser aller la flèche ou la retenir, la laisser atteindre la cible ou faire qu’elle la manque ». L’art de raconter se ramène donc à une combinatoire qui joue sur des faisceaux de termes contradictoires.
Bremond transforme le modèle de Propp. Pour lui, un récit est constitué d’une séquence de trois éléments: ouverture d’une virtualité d’action, actualisation de celle-ci et résultat. Les actions sont effectuées par divers « rôles », qui se regroupent en deux catégories : agents et patients. Un récit est une succession de rôles en action.