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Gard, Lozére, Cévennes et Littérature orale

Gard

Terre de résistance et d’échanges entre Cévennes et Méditerranée, la littérature orale gardoise se décline en mille facettes…

Le Gard est un département aux diverses facettes, et sa littérature orale en témoigne par la multiplicité de ces variantes, mais aussi par la spécificité de certaines versions propres à des territoires singuliers. De culture occitane, ce département est marqué à la fois par la mer, par la vigne et par la moyenne montagne.

Au sud, dans son contact avec la méditerranée et en Camargue, domine la culture de la bouvine. Au-dessus de cette zone côtière très restreinte s’organise un vaste domaine viticole au milieu de paysages de garrigues et de maquis.

Plus au nord, après une zone de piémont, la moyenne montagne cévenole s’exprime avec ses châtaigniers, ses élevages ovins et caprins, et ses exploitations forestières.

Au pied des Cévennes, des industries minières et chimiques ont fourni, depuis déjà plus de deux siècles, des emplois à une main-d’oeuvre internationale.

A l’est, c’est le Rhône qui marque les légendes de son énergie débordante. Toutes ses ruptures géologiques et géographiques donnent une couleur particulière à la littérature orale gardoise qui, au-delà des récits, marque de couleurs singulières les variantes de l’occitan.

Le niveau du département n’est peut-être pas le plus adapté pour l’approche du conte, car la littérature orale tend à faire fi des frontières administratives et, généralement, s’organise plus dans des logiques de réseaux de communication que dans des contraintes de découpage territorial. Mais la prise en compte ces frontières obligent les chercheurs à observer les pénétrations et les influences que les cultures environnantes ont pu induire. Les proximités du Gard avec la Lozère, l’Ardèche, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône font de ce territoire un lieu de riches croisements culturels.

Au-delà de ces dynamiques culturelles régionales, le département s’est aussi enrichi de nombreuses autres cultures migrantes qui, dans certaines régions, dès le milieu du XIX° siècle, ont côtoyé les contes de source occitane. Espagnols, Italiens, Polonais, Maghrébins… ont croisé, sur ces terres, leurs récits aux récits ancestraux, troublant parfois certaines images jusque-là relativement stables.

De cette diversité des origines, de ces croisements multiples se dégage une image de la littérature orale contemporaine. En effet, si le répertoire traditionnel a longtemps contribué à renforcer des unités culturelles propres à ce département, il tend aujourd’hui à embrasser l’universel, sans oublier son histoire et ses spécificités originelles.

Peu de travaux sur les traditions orales se sont réalisés dans ce département, et les quelques chercheurs qui s’y sont aventuré n’ont laissé que peu de traces connues par le grand public. Les travaux de Philippe Joutard, d’Adrienne Durand-Tullou, de Jean-Noël Pelen, de Claude Seignolle, de Louis Lambert… sont encore étudiés aujourd’hui par de rares spécialistes.

Mieux connues sont les oeuvres des poètes et écrivains, et leurs versions littéraires des contes et légendes que l’on retrouve dans les almanachs ou dans des éditions régionales.

Certains d’entre eux comme Jean-Pierre Chabrol, ont même construit de nouveaux récits qui, peu à peu, se sont fondus dans le répertoire traditionnel.

Malgré tout, ce patrimoine ne s’est jamais vraiment perdu, et à toutes les époques, de façon cyclique, des personnes se sont passionnées pour cette littérature orale.

En 1968, quand certains professeurs de collèges et de lycées, conscients de la richesses de ces traditions, s’étaient investis dans une recherche de grande ampleur de ce patrimoine immatériel.

Ce fut le cas à Alès, au lycée Jean-Baptiste-Dumas, où de nombreux élèves, dirigés par leurs enseignants, menèrent une enquête auprès de leurs proches permettant de collecter certains récits de la tradition.

Vous trouverez dans cette page certains récits collectés lors de ces enquêtes mais aussi bien d’autres issus d’ouvrages et de collectes plus récentes.

Quelques récits de ce département

Les récits sont restitués chaque fois que cela est possible dans le village où il a été collecté. Pour les lire il vous faudra cliquer sur le LO qui se trouve après le non du village.

Aigalier

Aigalier aurait été nommée par les peuples Vole Arécomique du nom celte de Brugetia. Ce toponyme est généralement localisé sur l’oppidum de la Dame de Bruyés à Aigaliers (Gard)

Aigues Mortes

Lou Drapé (lo drapet en occitan provençal, lou ou lo étant l’article « le ») est un cheval légendaire issu du folklore propre à la ville d’Aigues-Mortes, dans le Gard, en région marécageuse de Petite Camargue. Il est censé se promener autour des remparts de la cité pendant la nuit, et prendre un grand nombre d’enfants sur son dos pour les enlever, les enfants emportés ne revenant jamais de leur voyage.

Le cheval légendaire d’Aigues Mortes. Lou Drapé.

Il s’agirait d’une version du drac des pays occitans, créature néfaste qui peut prendre la forme d’un cheval. Ce cheval blême, symbole de mort, est évoqué pour faire peur aux enfants à l’instar du croque-mitaine ou du grand méchant loup dans d’autres régions de France. Il rejoint un folklore abondant de chevaux maléfiques et ravisseurs, souvent en relation avec l’élément liquide. (Lire la suite)

Exemples de littérature orale