Le loup et le renard (ATU: T.15+T.41+T.2)

LE LOUP ET LE RENARD. (ATU 15+T41+T2)

Avertissement : La version si dessous est une transcription de l’oral, les règles grammaticales n’y sont pas corrigées.

Il y avait une fois un loup  avec un renard qui fausillaient au blé derrière  le village au Haut-jardin. Pour leur goûter, on leur avait donné un pot de lait caillé. Mais le renard, qui était si gourmand, pensait toujours au pot de lait caillé et il se demandait comment il pourrait  bien faire pour le  manger tout seul

  • Tiens, qu’il se dit au loup, je m’en vais dire qu’on m’appelle pour être parrain

Il fait tout d’un coup

  • Châti ! tiens, qu’il dit au loup voilà qu’on m’appelle pour être parrain
  • Bien, va-t’en, que dit le loup, je faucillerais sans toi.

Quand il revient, il lui demande :

  • Comment qu’on l’appelle ton filleul ?
  • Bien commencé, que dit le renard, et puis il se remettent a fausiller.

Un petit moment après, le renard fait encore :

  • Châti ! voilà qu’on me rappelle encore pour être parrain.
  • Bien, va-t’en-z-y encore dit le loup.

Quand il revient, il lui demande encore :

  • Comment qu’on appelle ton filleul ?
  • Moitié vide.
  • Voilà un drôle de noms tout de même, qu’a dit le loup.

Un peu après, voilà encore le renard qui rappelle :

  • Châti ! voilà qu’on me rappelle encore une fois pour être parrain
  • On t’appelle moult  souvent, mais reva-t’en-z-y pour être parrain

Puis quand il a revenu, il lui a encore demandé comment

Qu’on appelait  son filleul.

  • Bien reléché, a dit le renard
  • Voici l’heure de gouter qui a arrivé, que dit le loup, tu as été parrain, tu n’as  si faim que moi, mais moi j’ai faim, allons goûter.

Quand ils ont arrivé près  tréseau qui était  le  goûter, le po de lait caillé était vide.

  • Ah ! que dit le loup, ça ne m’étonne pas de toi, tu as dit qu’on t’appelais pour être parrain et tu venais manger le lait caillé, je vois bien à cette heure pourquoi tes filleuls s’appelaient bien commencé, moitié vide et bien reléché. Mais cela ne t’empêche pas que j’ai faim, qu’est-ce que je vais gouter ?
  • Ne te met pas en peine, dit le renard, le maître ont tué un cochon, je vais te mener où il est, nous en mangerons notre soûl.

Les voilà partis, ils ont bien passé pour entrer, mais quand ils ont eu mangé, le renard a encore bien repassé par le larmier, mais le loup avait un si gros ventre qu’il ne pouvait plus ressortir

  • Attends, que lui a dit le renard, tourne toi moi ton c.., je te tirerais par la queue.

Mais il a tiré si fort que la queue a arraché.

  • Me voilà beau, a dit le loup, voilà que je n’ai plus de queue.
  • C’est bon, a dit le renard, la maîtresse a du chanvre qui rouit sur l’herbe, je t’en vais faire une avec.

Et il lui fait une belle queue de chanvre.

Puis les voilà qui ont vu des pâtres  qui faisaient la « tranche » dans le près au Breuil.

  • Allons avec eux, qu’a dit le renard, nous avons bien mangé, nous danserons des rondes avec eux a l’entour du feu.

Et puis les voilà partis. Quand ils ont eu dansé des rondes, ils ont dit :

  • Voir lequel de nous qui sautera le plus haut au-dessus du feu.

Le renard, qui était leste, a sauté haut, mais le loup, qui était plus pesant, n’a pas pu sauter assez haut, et puisqu’il ne pensait pas  que sa queue était de chanvre, voilà le feu qui a pris dedans et l’a brulée. Et il n’a plus de queue.

ZELIQZON, Loth, Volskunde, 70-74 – Attilloncourt, Moselle, avant 1913

Source : « Le conte populaire français. Catalogue raisonné des versions de France » Ed Maisonneuve et Larose – 2002.

Notes :

ZELIQZON, Loth, Volskunde, 70-74 – Attilloncourt, Moselle, avant 1913

Source : « Le conte populaire français. Catalogue raisonné des versions de France » Ed Maisonneuve et Larose – 2002.